Hémorroidectomie radicale

Qu’est-ce que c’est

Les hémorroïdes sont constituées de tissu riche en vaisseaux sanguins. Elles sont présentes chez TOUT le monde à l’intérieur de l’anus pour les hémorroïdes internes et sous la peau périanale pour les hémorroïdes externes.

Ces hémorroïdes peuvent être à l’origine de saignements, de douleurs, de prolapsus (extériorisation des hémorroïdes internes), de démangeaisons.
Ces problèmes hémorroïdaires sont en général traités initialement par des médicaments et des règles hygiéno–diététiques visant principalement à améliorer votre transit et vos habitudes lorsque vous allez évacuer, parfois par des traitements instrumentaux (sclérose, laser, infrarouge). En cas d’échec de ces traitements, un traitement chirurgical peut être proposé.

Cette intervention se fait sous anesthésie générale ou sous rachi-anesthésie et consiste à retirer le ou les paquets hémorroïdaires gênants.
L’hémorroïdectomie radicale peut concerner un paquet hémorroïdaire (on parle de résection monopédiculaire) ou les 3 paquets hémorroïdaires (résection tripédiculaire) en fonction du nombre de paquets hémorroïdaires posant problème.

A la fin de l’intervention il reste donc une ou plusieurs plaies séparées par des bandes de peau (appelées « pont cutanéomuqueux »). La cicatrisation dure en moyenne entre 4 et 6 semaines où il faudra respecter des consignes d’hygiène locale après chaque selle et appliquer des crèmes cicatrisantes (le plus souvent par vous-même, sans nécessiter l’intervention d’une infirmière).
Des antalgiques sont également prescrits pour lutter contre la douleur post opératoire qui peut être intense, notamment après le passage des premières selles.
La résection d’un paquet peut parfois se faire en ambulatoire, la résection des 3 paquets nécessite souvent une hospitalisation d’une ou deux nuits.

La technique :

Il s’agit d’une technique assez ancienne, avec un taux de succès important notamment en cas de résection tripédiculaire.

Complications

Des complications peuvent parfois survenir et nécessitent de revoir votre chirurgien, en urgence le cas échéant.

Elles peuvent être :

  • Des saignements peuvent survenir dans les 3 premières semaines dans moins de 5% des cas (risque majoré en cas de traitement anticoagulant ou antiagrégant).
  • Une rétention d’urine, pouvant nécessiter la mise en place d’une sonde urinaire temporaire.
  • Des douleurs anales, parfois très intenses notamment au début au passage des premières selles, nécessitant des calmants adaptés (n’hésitez pas à rappeler l’anesthésiste ou le chirurgien si la prescription que vous avez reçue ne suffit pas à vous calmer).
  • Un retard de cicatrisation au-delà de 8 semaines.
  • Des marisques (excès de peau résiduelle) après cicatrisation, des cicatrices dysesthésiques.
  • Une constipation importante liée en général aux douleurs anales.
  • Complications générales très rares : phlébite, embolie pulmonaire, infection locorégionale.
  • Des troubles de la continence, pouvant exister avant la chirurgie, peuvent être majorés ou apparaitre après celle-ci, parfois à distance.
  • Un rétrécissement cicatriciel du canal anal, appelé « sténose anale », pouvant causer des difficultés pour évacuer les selles.